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mardi 8 mai 2012

The Players Club

Je profite de la chronique sur The Janky Promoters pour réparer un oubli : The Players Club le seul film d'Ice Cube en tant que réalisateur...

THE PLAYERS CLUB - Ice Cube (1998)



Diana Armstrong (LisaRaye) est une jeune fille indépendante ; elle quitte la maison familiale pour suivre ses études, tout en élevant seule son fils. Elle rencontre Tricks et Ronnie (Adele Givens & Chrystale Wilson) qui l'incitent à travailler dans le club de striptease de Dollar Bill (Bernie Mac). Diana étudie le jour et danse la nuit, en évitant au maximum de traîner dans les histoires louches de ses collègues.
Lorsque sa cousine Ebony (Monica Calhoun) débarque en ville quatre ans plus tard, Diana doit la prendre sous son aile. Ebony est embauchée à son tour au club, mais se trouve vite confronter à l'alcool, à l'argent facile et elle n'a pas la force de caractère de Diamond pour y résister.
Le budget est minime (5 millions de dollars) mais aligne une incroyable liste d'acteurs et actrices afro-américains : Jamie Foxx, Bernie Mac, LisaRaye, Faizon Love, Tommy "Tiny" Lister, Michael Clarke Duncan, Monica Calhoun, Anthony J. Johnson, Badja Djola, Alex Thomas, Terrence Howard, Charlie Q. Murphy, Oren Williams, Jossie Thacker, Adele Givens, Samuel Monroe Jr., Chrystale Wilson, Clyde Jones, Tracey Cherelle Jones... ainsi que les rapeurs Luther "Luke" Campbell et Master P.
Enfin Ice Cube s'adjoint les services de quelques "anciens" tels John "Kunta" Amos, Judyann Elder (Melinda et le téléfilm A Woman Called Moses) et Dick Anthony Williams (Up Tight !, The Lost Man, The Mack, Slaughter's Big Rip-Off et Five on the Black Hand Side).
Ces castings pléthoriques ne sont pas toujours gage de qualité ; cependant ici chacun est utilisé avec parcimonie, faisant du liant entre les différentes histoires qui se télescopent.

C'est le seul film d'Ice Cube comme réalisateur (il porte aussi les casquettes de producteur, scénariste et acteur). Il prend la bonne décision en ne reprenant pas plus tard la caméra, car ses talents pour la réalisation sont assez limités. Par contre, il est accompagné des professionnels consacrés du moment : le chef opérateur Malik Hassan Sayeed, les maquilleuses Debra Denson et Stacye P. Branche, la directrice de casting Kim Hardin (Monica R. Cooper), la monteuse Suzanne Hines ou encore les cascadeurs William Washington, April Weeden-Washington, Eddie L. Watkins et Big Daddy Wayne.

En plus, son scénario tient la route. Entre action, drame, humour et charmes, on ne s'ennuie pas et même on réfléchit ; en effet, Ice Cube propose derrière une apparente légèreté des thèmes pertinents. D'abord, mettre une femme au premier plan est plutôt une gageure et reste rare encore en cette fin des 90s ; ce personnage principal (confié à LisaRaye qui débute au cinéma) est en plus celui d'une femme forte et indépendante.
En outre, Ice Cube filme les séquences de strip avec une certaine retenue, et aborde de front certains sujets comme le marché du sexe, les violences faites aux femmes et même le viol.
Ensuite, on peut aussi imaginer qu'en utilisant à contre-emploi Dick Anthony Williams (habitué aux rôles de mac rutilant dans les 70s) comme un père de famille protecteur pas très heureux de savoir sa fille danser dénudée, Ice Cube pose un regard critique sur l'apologie des pimps dans les produits culturels afro-américains, de la blaxploitation aux urban films. Enfin, et sans dévoiler la fin en partie tragique, il se donne un -petit- rôle plutôt positif en posant les limites de l'acceptable.

Certaines scènes sont tout simplement jubilatoires comme cette danseuse fessant un flic en lui faisant hurler "I'm Black and I'm proud !" (et je ne résiste pas à vous la faire partager) :

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