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jeudi 22 avril 2010

Blacula

Comme le titre l'indique, Blacula est l'adaptation du classique Dracula à la sauce Blaxploitation. Le film pâtit de son titre qui laisse présager une mauvaise série Z ; pourtant Le Vampire Noir est un film très sympathique. C'est le premier succès de la rencontre entre la blax' et l'horreur.

BLACULA - William Crain (1972)


1780, Mamuwalde (William Marshal) et sa femme Luva (Vonetta McGee), viennent plaider en Europe pour la fin de l'esclavage. Leur hôte transylvanien -le Comte Dracula en personne- est un raciste de la pire espèce doublé d'un vampire. Luva est tuée par Dracula ; Mamuwalde, lui, est enfermé dans un cercueil, après avoir été mordu par le Comte.Deux cents ans plus tard, un couple de gays Américains rachète le château de Dracula et rapatrie aux Etats-Unis tout un tas de vieilleries dont un cercueil... Ils seront les deux premières victimes de Blacula !
Dans ses pérégrinations nocturnes dans le monde moderne, il rencontre Tina, la réincarnation de son amour éternel, Luva. Malheureusement, elle est une amie de Gordon (Thalmus Rasulala) un docteur un peu suspicieux quant aux traces de morsure sur tout un tas de gens dans la ville... La police aimerait bien coller tous ces morts sur le dos des Black Panthers, mais Gordon soupçonne Mamuwalde...Un film très correct. Bien sûr les effets spéciaux sont grossiers et les situations parfois parodiques, mais l'ambiance reste parfaite pour qui aime les films soul. La B.O. de Gene Page et l'interprétation par The Hues Corporation (qui apparaissent aussi lors d'une scène dans un cabaret) apportent une plus-value au film. Le générique est bien trouvé, simple et graphiquement parfait.
Et puis, dans cette période, il fallait faire de Blacula un vampire spécial, pas vraiment un grand sadique assoiffé de sang. Les astuces scénaristiques (de Raymond Koenig et Joan Torres) arrivent à ce challenge, en proposant un prince africain humaniste, perdu dans des Etats-Unis en pleine effervescence et dont la seule raison de vivre est sa femme.
A ce titre le choix de l'acteur de théâtre, le shakespearien William Marshall était un vrai pari ; pari réussi tant dans le cœur du public (jusqu'à aujourd'hui, le film revêt une aura légendaire) que du point de vue financier. En outre, il reçoit aussi le Saturn Awards du meilleur film d'horreur, lors de leur première édition.

William Crain récidive quelques années plus tard dans l'adaptation de grands classiques avec un film plutôt moyen : Dr. Black, Mister Hyde.
Coté casting, il faut vraiment appuyer sur la performance de William Marshall. Vonetta McGee et Thalmus Rasulala confirme leur implantation dans la Blaxploitation naissante en signant chacun leur deuxième film d'ampleur. C'est aussi le début des grandes collaborations : Bob Minor et Gene LeBell aux cascades (et souvent dans un petit rôle), Joe Scully comme directeur de casting, et une myriade de seconds rôles : la chanteuse Denise Nicholas (The Soul of Nigger Charley, Let's Do It Again et A Piece of the Action), Ji-Tu Cumbuka et Ketty Lester (ces deux derniers jouent ensemble dans Up Tight !), Lance Taylor Sr. , Emily Yancy...
A noter enfin les premiers pas du cascadeur blanc Georges Fisher qui fera une carrière bien remplie et que l'on peut recroiser dans Menace II Society, House Party 2 ou Posse.

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