BLACK BELT JONES - Robert Clouse (1974)
Don Stefano, un mafieux influent et aux soutiens haut-placés, prévoit d'investir dans l'immobilier. L'immeuble stratégique dont il veut s'emparer abrite le club de karaté de Papa Byrd (Scatman Crothers). Don Stefano sous-traite l'affaire à un malfrat local en dette : Pinky (Malik Carter). Sa première menace se solde par un échec et ses hommes mis en déroute par les élèves de la Black Byrd Karate School, menés par Toppy (Alan Weeks). Mais ce dernier réclame du renfort auprès de "Black Belt" Jones (Jim Kelly), un agent secret ancien disciple de Pop Byrd et justement déjà en mission contre le mafieux.
Mais le vieux karatéka se fait tuer par Pinky, juste après avoir affirmer que l'école ne lui appartenait pas mais était à sa fille Sidney (Gloria Hendry). Et justment, elle débarque en ville, bien décidé à en découdre avec les assassins de son père !
Jones et Sidney débutent une collaboration musclée et fructueuse, doublé d'un flirt...
Après le fulgurant succès d'Enter the Dragon et l'accroche du personnage de Jim Kelly sur le public, Robert Clouse repasse vite derrière la caméra -poussé par les producteurs Heller et Weintraub- mais cette fois il se concentre sur le karatéka afro-américain, mélange de vengeur urbain et de super agent international. Le scénario est confié à Oscar Williams (réalisateur militant de The Final Comedown et Five on the Black Hand Side) et la BOF à Luchi DeJesus qui signe un soundtrack comptant parmi les classiques du genre.
Tous les ingrédients d'un bon film bis sont réunis : bagarres, dialogues indigents et rires forcés, un chouïa d'érotisme, un scénario bancal... tout celà lié avec le petit plus qui fait que ça fonctionne pour spectateurs. On se délecte des scènes de combats qui sont plus savoureuses les unes que les autres, débutant de façon assez classique dans la rue ou la salle d'entraînement, elles évoluent dans un train pour culminer dans une cultissime bagarre rangée dans un car wash empli de mousse.
On sourit des nombreux moments décalés, souvent prétexte à montrer un bout de fesse, telles les filles en bikinis qui font du trempoline ou la longue scène de course-poursuite amoureuse à travers la plage (dont on retrouve l'esprit dans Black Dynamite).
Cependant, le personnage secondaire féminin n'est pas qu'une potiche aguichante et/ou une petite chose fragile dont le héros doit prendre soin, mais une combattante aguerrie campée par Gloria Hendry, qui se bat avec une classe et une précision dans l'exécution assez
rares dans la blax et pour les actrices en particulierdont. Et lorsqu'elle balance un "I ain't your mamma" avant de rosser vertement les méchant ! On jubile !
Quant au "traître" noir (ici incarné par Malik Carter) qui fricote avec les méchants whiteys, il se fait aussi bien malmener par ses alliés blancs que corriger par ses ennemis afro-américains.
En somme, c'est incontestablement le plus réussi (bénéficiant d'une distribution de Warner) et l'un des plus réjouissants black kun fu movies ! Il s'appuie bien sûr sur un casting qui regorge de comédiens des années blax. Esther Sutherland et Scatman Crothers y font office de vétérans. On peut reconnaître Earl Jolly Brown (Live and Let Die), l'éternel bon copain Alan Weeks (Shaft, The French Connection, Willie Dynamite, Truck Turner), Eric Laneuville -qui deviendra par la suite réalisateur de séries TV, et apparaît dans plusieurs blaxploitation tels The Omega Man, Shoot It Black, Shoot It Blue, A Piece of the Action et 15 ans plus tard dans Fear of a Black Hat. Ou encore Ted Lange, passé à la postérité pour son rôle du jovial Isaac dans Love Boat. Signalons aussi l'obscur acteur blanc Vincent Barbi qui joue dans Sweet Sweetback... et Dolemite, et Mel Novack, un acteur de seconde zone qui entre participe à des plus mauvais film de tous les temps : Vampire Assassin.
Rajoutons enfin le cascadeur Eddie Smith, fondateur de la Black Stuntmen's Association, qui officie pendant trois décennies de Halls of Anger et M.A.S.H. à The Nutty Professor, en passant par Blazing Saddles, Harlem Nights ou Do the Right Thing et des dizaines d'autres et ses collègues Henri Kingi et Alex Brown.
Il existe un film titré The Tatoo Connection et parfois Black Belt Jones 2 ; il n'est en rien la séquelle de celui-ci...
can't believe Kelly just passed away.
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