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lundi 24 septembre 2012

My Brother's Wedding

6 ans après son mythique film de fin d'études Killer of Sheep, Charles Burnett revient avec son premier film comme véritable professionnel du cinéma...

MY BROTHER'S WEDDING - Charles Burnett (1983)

Ghetto de Watts, Los Angeles, à l'aube des 80s, Pierce Mundy (Everett Silas) est un jeune ordinaire ; il vit chez ses parents et travaille dans la laverie familiale. Son frère Wendell (Monte Easter) est en plein préparatif de mariage avec Sonia Dubois (Gaye Shannon-Burnett), issue d'une famille bourgeoise, au grand dam de Pierce.
D'un autre coté son ami Soldier (Ronnie Bell) sort de prison.
Mais ce dernier meurt et Pierce se trouve devant un dilemne : l'enterrement tombe en même temps que le mariage...
Moins connu que son précédent Killer of Sheep accédant au fil du temps au rang de film culte, Charles Burnett délaisse le noir et blanc pour la couleur, mais reste dans la même veine réaliste. Peut-être même ce deuxième film est-il plus abouti.

Burnett est toujours à presque tous les postes de la production ; il confie cependant le montage au monteur afro-américain Thomas Penick (Trouble Man, The Spook..., Leadbelly). Le budget est minimum (50 000 $), mais les distributeurs ne sortent le film que dans une seule salle. Il faudra attendre la fin des années 2000 pour voir le film ressortir sur grand écran puis en DVD (accompagné de deux courts), grâce à Milestone Film.

Burnett dresse un tableau tendre mais sans concession de la vie quotidienne dans la communauté afro-américaine ; il n'utilise aucun procédé technique permettant de montrer une préférence pour un personnage ou d'appuyer une scène. La mise en scène est volontairement proche du documentaire (son assistante de réalisateur n'est autre que la prometteuse Julie Dash qui signe l'excellent Daughters of the Dust), Burnett filme avec la même intensité les scènes d'action, de drame, d'amour ou de conflit, il offre le même traitement à une scène de drague qu'à la mort d'un homme. Il n'y a pas de morale assénée, de parti pris juste une chronique sans commentaires.

Comme dans son premier film, Burnett s'appuie sur un casting composé presqu'uniquement d'amateurs-  qu'il égraine fidèlement durant le générique de fin- au premier rang desquels Everett Silas pourtant magistral et sa famille, sa femme Gaye Shannon-Burnett qui incarne la jeune bourgeoise et sa fille Angela.
On retrouve cependant quelques actrices et acteurs tels Cora Lee Day (The Human Tornado, Dr. Black, Mr. Hyde, Passing Through, Bush Mama, Daughters of the Dust, Tina), Frances E. Nealy (Darktown Strutters), Dennis Kemper (Harlem Nights) et surtout Sy Richardson, qui vit d'apparitions dans des séries ou des grosses productions comme Colors ou dernièrement Our Family Wedding, mais tourne dès le début dans des films afro-américains indépendants comme Petey Wheatstraw, To Sleep with Anger, The Glass Shield, Posse, All About Us...

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