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vendredi 29 octobre 2010

Darktown Strutters

Terminés les vaudevilles populaires, voilà une bombe qui vient dynamiter les genres et représente un des films les plus étonnants de la vague soul. Ré-édité il y a peu dans la "Soul Cat Collection" du Chat qui fume, cette comédie funky et louffoque ne relève en fait d'aucun genre conventionnel.

DARKTOWN STRUTTERS - William Witney (1975)




Des habitants de Watts disparaissent mystérieusement... Et Syreena (Trina Parks) recherche désespérément sa mère.
Avec l'aide de ses amis bikeuses, elle doit échapper au harcèlement de policiers incompétents et racistes. Elle se mesure à une bande motards menée par Mellow (Roger E. Mosley) qu'elle bat à plate couture, pour s'en faire finalement des alliés. Avec le renfort de son frère Flash (Gene Simms), Syreena se lance à la recherche de sa mère.
D'indices en indices, elle remonte une piste qui l'amène à cotoyer des cow-boys dealers, à des klansmen motocyclistes et une armée d'hommes/cochons...

Vous l'aurez compris, résumer ce film s'avère d'une complexité extrême. Parce que les idées fusent. Les costumes, les situations, les dizaines de personnages rencontrés toujours plus déjantés... tout celà se mélange dans un joyeux bordel et une réalisation décousue. En même temps, sous la dérision, on retrouve tout de même un soutien à l'avortement, une dénonciation de la discrimination et des blackfaces d'antan, de la police et du harcèlement spécifique des Noirs, du KKK... même s'ils sont alliés à des hommes-cochons en collants roses sont tous simplement géniaux, tout comme leur chef, véritable parodie du créateur de la chaîne de restaurant KFC.

Un final dantesque clôture cet étrange film totalement survolté, ultra-louffoque, psychédélique et surréaliste. Il détonne des productions blax classiques (on peut éventuellement le comparer à Alabama's Ghost pour la quantité de drogues ingérée par le scénariste et aux films déjantés de Rudy Ray Moore pour les bastons en accéléré et le karaté ostensiblement approximatif).

Etonnemment, cette production draine un certain nombre de seconds couteaux de l'époque -en particulier vus dans Truck Turner- comme Edna Richardson, Stan Shaw (la série Roots, The Bingo Long Traveling..., Harlem Nights et quelques blockbusters hollywoodiens), Sam Laws (Cool Breeze, Hitman, Sweet Jesus, Preacherman, Dr. Black, Mr. Hyde, The Bingo Long Traveling...) et Dick Miller.
Après quelques rôles -dans The Great White Hope et The Muthers- voilà Trina Parks qui joue ici son premier rôle principal avec décontraction et sérieux ; mais le grand public la retiendra surtout comme un Jams Bond Girl dans Les diamants sont éternels.
On croise aussi Shirley Washington (T.N.T. Jackson et Disco 9000), Roger E. Mosley (The Mack, Leadbelly, Drum, Sonny Liston dans The Greatest, et connu du grand public comme TC dans la série Magnum), Christopher Joy (Hitman, Cleopatra Jones et Sheba Baby), Fuddle Bagley (Trick Baby, JD's Revenge ou encore The Monkey Hu$tle), Gene Simms (Bucktown), Frankie Crocker, DeWayne Jessie -alias Otis Day-...

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