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mardi 27 novembre 2012

Tough !

Autre drame mettant en scène des enfants, parfois retitré Johnny Tough !


TOUGH ! - Horace Jackson (1974)
Johnny Banks (Dion Gossett) vit avec sa mère et son beau-père (Sandy Reed & Renny Roker) ; elle est très rejetante vis-à-vis de son fils qui multiplie les bêtises pour attirer son attention. A l'école, ça ne va pas mieux en particulier avec son professeur Mister Bishop.
Un jour qu'il sèche les cours, Johnny croise sa mère dans les rues ; punition assurée ? Il n'en est rien car Johnny vient de découvrir un secret plus gros : sa mère a un amant !
Les tensions familiales et le désamour de sa mère entraîne Johnny sur une bien mauvaise pente...

Les connaisseurs de la blaxploitation et les cinéphiles chevronnés auront reconnu dans ce résumé une histroire déjà portée à l'écran sous d'autres lattitudes. Il s'agit en effet de l'adaptation du film de François Truffaut : Les 400 coups.
Horace Jackson réalise pour la première fois (après avoir livré le scénario de The Bus is Coming) un long métrage, et il s'attaque à un projet artistiquement ambitieux en transposant l'histoire de Truffaut dans la communauté afro-américaine des seventies. La BO -un peu décevante à mon goût- est composée par Dennis Coffey (le guitariste des Funk Brothers, le groupe de la Motown)

La mauvaise distribution conduit invariablement à l'échec commercial du film et son oubli au fil du temps. En effet, il sort en double programme avec Together Brother et il est vendu comme un film d'exploitation qu'il n'est pas.
Et bien entendu, les deux films sont techniquement incomparables ; la mauvaise qualité d'image et de son de la copie que j'ai visionnée (et je doute qu'il en existe une autre) renforce la médiocrité de la photographie et même de la mise en scène de Jackson par rapport à Truffaut. Mais c'est l'intention qui compte, et celle de d'Horace Jackson est excellente, et gageons qu'avec des moyens plus importants le résultat eût été totalement convaincant ; comme le prouve d'ailleurs les éléments rajoutés : la scène où Johnny supplie son beau-père de ne pas le laisser en maison de correction est courte mais d'une émotion intense, celle des petites filles se défendant contre un violeur est jubilatoire et la fin énormément différente coupe le souffle.

Renny Roker est l'acteur le plus professionnel du casting (dont Melinda, Brothers, Deliver Us From Evil...) et son interprétation du beau-père dépassé mais sympathique est plutôt réussie. Le jeune Dion Gossett ne reprendra, lui, jamais le chemin des tournages, malgré sa prestation incroyable de petit garçon dépressif. Il y a aussi Sandra Reed, la mère, et l'acteur Tobar Mayo (Abar, the First Black Superman) crédité au générique mais que je n'ai pas vu à l'écran).
Derniers mots sur DeForest Covan ; il est relativement méconnu en tant qu'acteur, il peut pourtant se targuer d'une carrière de près de 60 ans, de St. Louis Blues à To Sleep with Anger en passant par Carmen Jones, Black Samson, Rocky ou Body and Soul. Il est ici au poste assistant de réalisation comme sur les deux autres projets d'Horace Jackson : The Bus is Coming et Joey.

samedi 24 novembre 2012

Together Brothers

Après Honky, William A. Graham confirme son incursion dans la blax avec Together Brother...

TOGETHER BROTHERS - William A. Graham (1974)
Mr. Cool (Ed Bernard) est un policier qui patrouillent dans un quartier de Galveston, Texas, où vivent afro-américains et latinos. Il est plutôt apprécié des gens de la rue qu'il aide et conseille. Alors lorsque Mr. Cool est sauvagement assassiné dans une ruelle, toutes la Communauté lui rend hommage.
Le seul témoin du meurtre est le petit Tommy (Anthony Wilson) dont le meurtier à court de munitions ne peut se débarrasser. Mais Tommy, choqué, ne peut plus pronocer un mot. Son grand frère H. J. (Ahmad Nurradin) et sa bande de copains vont tout mettre en oeuvre pour retrouver le meurtrier !
Et leurs investigations les amènent rapidement sur la piste de Billy Most (Lincoln Kilpatrick), mystérieux travesti récemment sorti de prison...
Together Brothers pourrait passer pour un film indépendant d'un réalisateur afro-américain. Il est pourtant produit par la 20th Century Fox et dirigé par un cinéaste blanc : William A. Graham. Celui-ci avait livré trois ans auparavant le très intéressant Honky ; le voilà aux manettes d'un pur film blax qui allie un scénario original, une volonté de réalisme quasi-documentaire, un casting semi-professionnel et de solides performances (dont celle magistrale de Lincoln Kilpatrick !), ainsi qu'un soundtrack devenu culte composé et interprété par Barry White.

L'aspect thriller est halletant, la bande de jeunes détectives amateurs apporte un peu de fraîcheur et le personnage de flic sympathique et paternaliste tranche avec les canons du moment. Le principal suspect mérite à lui seul de voir le film ! Il est interprété avec brio par Lincoln Kilpatrick, qui compose un travesti à l'esprit torturé.
Pour le reste de la distribution, on retrouve quelques comédiens importants de la période comme Glynn Turman et Frances E. Williams (The Black Klansman, Baby Needs a New Pair of Shoes, A Piece of the Action). D'autres sont des seconds rôles récurrents tels Ed Bernard (Shaft, Across 110th Street, la série The White Shadow...), Mwako Cumbuka (Halls of Anger, Hit !, Coffy),
ou même le percussionniste Danny "Big Black" Rey (Blazing Saddles, Lethal Weapon 3, When We Were Kings) et Angela Elayne Gibbs (Cleopatra Jones, Fled, Drumline, Think Like a Man) qui continuent de jouer après la mode des soul movies.

lundi 19 novembre 2012

Honky

Comme Street Sister, Honky traite entre autre de la problématique des relations interraciales...

HONKY - William A. Graham (1971)
A Atlanta, le timide Wayne Divine (John Neilson) -un lycéen blanc issu d'une famille modeste- tombe amoureux de son contraire féminin : la jolie Sheila Smith (Brenda Sykes), une jeune fille afro-américaine qui n'a pas froid aux yeux et dont les parents (William Marshall & Amentha Dymally) appartiennent à la bourgeoisie noire.
Les deux ados semblent filer le parfait amour, mais pour pimenter leur vie de lycéens et améliorer leur argent de poche, ils se mettent à dealer de l'herbe puis, griser par leur amour et leur envie de transgression, partent dans un road movie périlleux...
Déclinaison "moderne" de l'impossible romance entre deux jeunes que tout oppose, Honky n'est pas une production blaxploitation au sens strict. Pourtant sorti en 71 (la même année que Shaft et Sweet Sweetback...), le scénario et le casting collent à la période.

Le film débute comme une histoire d'amour gentillette et kitch, voire ennuyeuse,  avec pâquerettes, famille canard s'ébrouant dans une mare et de hippies tolérants (avec en fond sonore la chanson composée par Quincy Jones). Pourtant rapidement, il se transforme sans crier gare en drame intense et pessismiste...
William A. Graham réussit incontestablement son entrée dans le cinéma (lui qui réalisait des séries à succès depuis les années 50) et récidive avec l'excellent Together Brothers et le très mauvais Sounder, Part 2.

La distribution fait la part belle à des actrices et acteurs afro-américains. Au premier rang desquels la pétillante Brenda Sykes qui décroche là sa première et unique tête d'affiche ; apparu dans de petits rôles sur The Liberation of L.B. Jones et Skin Game, elle joue dans quelques films blax comme  Black Gunn, Cleopatra Jones, Mandingo et Drum...
Mais les seconds rôles sont presque plus impressionnants. Ainsi, se succèdent dans de courtes scènes William Marshall avant que celui-ci ne devienne l'emblêmatique Blacula, Lincoln Kilpatrick (The Lost Man, Soul Soldier, The Omega Man, Brother John, Cool Breeze, Together Brothers, Uptown Saturday Night) et Glynn Turman.

Malheureusement, on ne trouve qu'une copie VHS affreusement recadrée (où la plupart des personnages sont tronqués et le générique n'est même pas visible en entier).

jeudi 15 novembre 2012

Street Sisters

Obscur film amateur signé de l'éphémème réalisateur Arthur Roberson...

STREET SISTERS - Arthur Roberson (1974)
Dans la campagne des années 30, un jeune garçon d'apparence blanc vit chez ses grands-parents (Kathryn Jackson et Jeff Burton), délaissé par sa mère (Sandra Alexandra) qui se prostitue ; c'est d'ailleurs un client blanc qui est le père du garçon.
Entre son grand-père pasteur mais rude et sa grand-mère aimante, il s'amuse avec une petite voisine. Devenus adolescents, les deux jeunes (Durey Mason & Mary Reed) flirtent évidemment. Mais le grand-père viole la fille et le jeune homme quitte ses grands parents pour retrouver sa mère...
L'idée première -un enfant presque blanc d'une mère noire prostituée- aurait pu se prêter à un drame poignant soulevant d'intéressantes question. Mais le résultat est catastrophique tant l'artisan du projet, Arthur Roberson n'y connaît pas grand chose au cinéma. Pourtant il porte les casquettes de réalisateur, décorateur, scénariste... Cet éducateur de Los Angeles s'essaye donc au 7ème art avec ce film de mœurs à l'inspiration proche des race movies d'Oscar Micheaux.
Mal cadré, les plans sont souvent trop serrés, les dialogues sont réenregistrés et montés par dessus. le rythme trop lent (heureusement accompagné de la musique de Art Freeman
Certes Street Sisters, retitré Black Hooker pour coller à la mode, dénote parmi les films blaxploitation. Mais on en retrouve l'attirance malsaine pour les scènes de viol et de sexe tarifé.

Le casting est presque totalement amateur, excepté les grands-parents qu'incarnent Jeff Burton (Coffy, Planet of the Apes) et Kathryn Jackson (The Black Godfather, Joshua). On recroise aussi la jolie amoureuse du héros Mary Reed dans le burlesque Baby Needs a New Pair of Shoes.

lundi 12 novembre 2012

Darktown Strutters

Terminés les vaudevilles populaires, voilà une bombe qui vient dynamiter les genres et représente un des films les plus étonnants de la vague soul. Ré-édité il y a peu dans la "Soul Cat Collection" du Chat qui fume, cette comédie funky et loufoque ne relève en fait d'aucun genre conventionnel.

DARKTOWN STRUTTERS - William Witney (1975)




Des habitants de Watts disparaissent mystérieusement... Et Syreena (Trina Parks) recherche désespérément sa mère.
Avec l'aide de ses amis bikeuses, elle doit échapper au harcèlement de policiers incompétents et racistes. Elle se mesure à une bande motards menée par Mellow (Roger E. Mosley) qu'elle bat à plate couture, pour s'en faire finalement des alliés. Avec le renfort de son frère Flash (Gene Simms), Syreena se lance à la recherche de sa mère.
D'indices en indices, elle remonte une piste qui l'amène à cotoyer des cow-boys dealers, à des klansmen motocyclistes et une armée d'hommes/cochons...

Vous l'aurez compris, résumer ce film s'avère d'une complexité extrême. Parce que les idées fusent. Les costumes, les situations, les dizaines de personnages rencontrés toujours plus déjantés... tout celà se mélange dans un joyeux bordel et une réalisation décousue. En même temps, sous la dérision, on retrouve tout de même un soutien à l'avortement, une dénonciation de la discrimination et des blackfaces d'antan, de la police et du harcèlement spécifique des Noirs, du KKK... même s'ils sont alliés à des hommes-cochons en collants roses sont tous simplement géniaux, tout comme leur chef, véritable parodie du créateur de la chaîne de restaurant KFC.

Un final dantesque clôture cet étrange film totalement survolté, ultra-louffoque, psychédélique et surréaliste. Il détonne des productions blax classiques (on peut éventuellement le comparer à Alabama's Ghost pour la quantité de drogues ingérée par le scénariste et aux films déjantés de Rudy Ray Moore pour les bastons en accéléré et le karaté ostensiblement approximatif).

Etonnemment, cette production draine un certain nombre de seconds couteaux de l'époque -en particulier vus dans Truck Turner- comme Edna Richardson, Stan Shaw (la série Roots, The Bingo Long Traveling..., Harlem Nights et quelques blockbusters hollywoodiens), Sam Laws (Cool Breeze, Hitman, Sweet Jesus, Preacherman, Dr. Black, Mr. Hyde, The Bingo Long Traveling...) et Dick Miller.
Après quelques rôles -dans The Great White Hope et The Muthers- voilà Trina Parks qui joue ici son premier rôle principal avec décontraction et sérieux ; mais le grand public la retiendra surtout comme un Jams Bond Girl dans Les diamants sont éternels.
On croise aussi Shirley Washington (T.N.T. Jackson et Disco 9000), Roger E. Mosley (The Mack, Leadbelly, Drum, Sonny Liston dans The Greatest, et connu du grand public comme TC dans la série Magnum), Christopher Joy (Hitman, Cleopatra Jones et Sheba Baby), Fuddle Bagley (Trick Baby, JD's Revenge ou encore The Monkey Hu$tle), Gene Simms (Bucktown), Frankie Crocker, DeWayne Jessie -alias Otis Day-...

dimanche 11 novembre 2012

Baby Needs a New Pair of Shoes

Parfois nommé Jive Turkey, ce film de Bill Brame est un pur produit bis décousu et déjanté...

BABY NEEDS A NEW PAIR OF SHOES 
- Bill Brame (1974)

Hakeem Jabbar (Paul E. Harris) est un parrain afro-américain influent ; surnommé Pasha, il vit du racket et de la loterie. Mais Big Tony (Frank DeKova), le patron de la mafia blanche qui souhaite en avoir le monopole, "propose" de lui échanger contre la drogue et la prostitution. Pasha refuse. Et la guerre couve.
Alors que Serene (Don Edmondson) exécute les basses oeuvres de Pasha, le maire en pleine campagne de réélection se fait mousser en mettant la pression sur le crime organisé...

Réalisé par Bill Brame (auteur de l'obscur Miss Melody Jones), ce film longtemps oublié bénéficie d'une copie pas trop désagréable à regarder ; il possède un charme incontestable qui en fait une de ses petites productions ultra-bis, fruit de l'envie de quelques amis manifestement fauchés mais plein d'idées, que seule la vague des films soul a permis d'enfanter.
On est sensé être en 1956, mais les costumes comme les voitures -hormis quelques-unes- ou les décors sonnent invariablement 70s ; mais on passe vite outre si l'on se laisse prendre par l'intrigue et les différents segments qui la compose (entre le film de mafia, le polar politique et le biopic d'un serial killer).

Paul E. Harris porte le film sur ses épaules et c'est un vrai régal de le voir tenir un premier rôle, lui qui joue les soutiens dans les plus gros titres du genre (Across 110th Street, The Mack, The Slams, Truck Turner et Let's Do It Again). C'est pourtant l'acteur Frank DeKova -connu pour son rôle de chef indien dans une série TV et prisé des amateurs de drive-in- qui est en tête d'affiche.

On s'embrouille parfois, mais il y a un quelque chose qui tient et l'on excuse les errements du scénario par le petit budget. Et puis, il y a comme une ambiance à la Chester Himes avec ses loteries clandestines, ses personnages ordinaires et sa pègre, mais le tout mâtiné de Dolemite. Il y a en effet quelques scènes gores de meurtres sanginolents par la sadique Serene (joué par un inconnu au bataillon : Don Edmondson, crédité comme Tawny Tann, nom que l'on retrouve dans le générique de Honky).

Quant au reste du casting, se succèdent nombre de seconds couteaux de l'époque : Frances E. Williams (The Black Klansman, Together Brothers, A Piece of the Action), Ernie Lee Banks (que l'on retrouve plus tard dans Bulworth et Life) et Henry G. Sanders (le noir de service dans Docteur Quinn, femme médecin) qui jouent la même année dans The Black Godfather (puis pour le second dans Killer of Sheep), Cal Wilson (Halls of Anger, The Great White Hope, The Final Comedown, Five on the Black Hand Side, Disco 9000), Tobar Mayo (Tough, Abar, the First Black Superman, Killer of Sheep), Cardella Di Milo (BlackensteinDolemite et The Human Tornado) et Jay Brooks qui a joué dans les films précurseurs du soul cinema : The Cool World et Nothing But a Man).

mercredi 7 novembre 2012

Miss Melody Jones

Cinéaste marginal, Bill Brame débute avec Miss Melody Jones, un des plus mauvais films de la période...

MISS MELODY JONES - Bill Brame (1972)

Danseuse de club sexy, Melody Jones (Philomena Nowlin) est une jeune fille attirée par les projecteurs et elle est prête à tout pour réussir à Hollywood... Scott (Garth Howard), un réalisateur de seconde zone, lui propose un film qu'elle imagine le marchepied vers la gloire.
Employé comme script sur le film, Tim (Ronald Warden) s'éprend de la jeune fille et tente de l'aider...
Le script fait penser à Black Starlet ou Mahogany, mais le résultat est une pure catastrophe ! Le premier rôle est confiée à une débutante : Philomena Nowlin n'a a son actif qu'une apparition Five on the Black Hand Side (tout comme son accolyte Ronald Warden) ; il faut bien avouer que son jeu n'est guère convaincant mais surtout que sa voix est totalement in-sup-por-ta-ble ! Et malheureusement Brame lui donne de longs monologues qui mettent les nerfs à vif.
Habitué des prods blax fauchés, comme Blackenstein, Robert Caramico est le directeur de la photographie, probablement la personne la plus professionnelle sur le plateau ; il collabore ensuite durablement avec Fred Williamson (Boss Nigger, Mean Johnny Barrows, No Way Back et Death Journey).

Le film est long et ennuyeux, la réalisation faussement avant-guardiste plombe le rythme. Avec des moyens visiblement trop limités, Bill Brame se sort donc très mal de ce premier projet probablement sincère mais qui n'apparaît que comme un drame ultra Z (avec des scènes hilarantes comme une danse de Philomena Nowlin sur la plage au crépuscule avec en surimpression son visage endormi). Il se rattrapera heureusement deux ans plus tard avec le déjanté Baby Needs A New Pair Of Shoes, tout aussi bis mais plus convaincant.

dimanche 4 novembre 2012

The Baron

Dernier film de la période blaxploitation pour Calvin Lockhart, qui se n'apparaîtra plus que sporadiquement dans des films (comme Coming to America) ou la série Dynasty...

THE BARON - Phillip Fenty (1977)
Le Baron Wolfgang von Tripps (Calvin Lockhart) est un acteur à succès qui se lance dans le projet de produire un film uniquement avec des actrices et acteurs afro-américains. S'il a tourné plusieurs scènes, il lui faut de l'argent pour boucler le tournage et lancer la distribution. Il emprunte de l'argent à des gens pas fréquentables, comme The Cokeman (Charles McGregor) qui veut être remboursé sur le champ ; lui-même englué dans des dettes envers le prevers et raciste Joey (Richard Lynch).
Pressé par The Cokeman, et pour entrer en fond, le Baron Wolfgang von Tripps est prêt pas à jouer les gigolos auprès d'une riche femme blanche (Joan Blondell)... Cependant, c'est avec l'aide de sa petite copine top model Caroline et son ami Joe (Marlene Clark & Leonard Jackson), que le Baron combat The Cokeman -et ses féroces dobermans- et l'infâme Joey...
Nul doute que les producteurs nourrissaient le secret espoir de faire de ce Baron, incarné par le classieux Calvin Lockhart, un concurrent sérieux à Shaft ou Slaughter. Le héros est un homme presque ordinaire qui se trouve embarqué dans un combat contre la mafia auquel il n'était pas préparé mais dont il se sort avec panache ! Clavin Lockhart s'avère très convaincant dans la peau de ce héros bel homme, intelligent, indépendant, courageux et ambitieux.
La réalisation est signée Phillip Fenty qui débute devant la caméra, après avoir scénarisé Superfly et Superfly T.N.T.
Le casting est assez incroyable, réunissant de grands noms, malheureusement sous-utilisés, comme Raymond St. Jacques et Marlene Clark (qui avait déjà partagé l'affiche avec Lockhart sur The Beast Must Die), elle conclue ici sa courte carrière cinématographique mais est devenue une icône des soul movies.

Quant au soundtrack, il est composé par Gil Scott-Heron ! Celui-ci est déjà connu, notamment son titre "The Revolution Will Not Be Televised", pourtant cette BOF n'a pas eu les honneurs d'une sortie en vinyle, ni récemment en CD.

Il y a au casting un de mes acteurs favoris de l'époque  : Leonard Jackson, l'incomparable Mister Brooks de Five on the Black Hand Side et le héros de Super Spook (puis Car Wash, The Brother from Another Planet, The Color Purple, Boomerang).
Samm-Art Williams joue là son premier rôle sur grand écran (son dernier sera A Rage in Harlem) ; il est surtout un dramaturge et un comédien de théatre, puis dans les années 80 et 90, il se fait scénariste de séries comme The Fresh Prince of Bel Air. Notons encore Charles McGregor (Across 110th Street, Gordon's War, Three the Hard Way, That's the Way of the World, Blazing Saddles, Aaron Loves Angela, Take a Hard Ride), Beverly Johnson (The Meteor Man, How to Be a Player, Good Deeds), Vicki Baltimore (The Wiz).